La menace nucléaire




La perspective d'un attentat nucléaire, thème de roman d'anticipation il y a vingt ans, s'est davantage précisée depuis la chute de l'URSS, la prolifération nucléaire et la montée de l'islamisme radical. Elle est si peu négligée par une grande nation comme les Etats-Unis qu'elle dicte la quasi-totalité de sa politique étrangère depuis le 11 septembre - et même un peu avant. La dénonciation de l'axe du mal, l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak, la traque de Ben Laden et des responsables d'Al Qaeda, le projet d'un Grand Moyen Orient démocratique, tout cela n'est motivé que par un seul facteur : la crainte de voir des Etats arabo-musulmans de type intégriste se doter d'armes nucléaires et des groupes terroristes islamistes se les approprier.


On peut trouver sur Internet des ressources donnant plus de détails sur la possibilité du terrorisme nucléaire. En langue anglaise, le site http://www.nci.org

En français, l'on peut consulter le site http://www.antiterrorisme.org


Quelques éléments viennent à l'appui de l'emploi possible d'armes nucléaires par des groupuscules terroristes :


1) Depuis une dizaine d’années, divers groupuscules terroristes ont tenté de s’approprier des armes nucléaires. Par exemple, le Hamas, au début des années 1990, demandé à un centre de recherche russe (Arzamas-17) s’il pouvait acheter une arme nucléaire pour un million de dollars, offre qui a été refusée.


2) Ben Laden a expressément indiqué qu’il souhaitait obtenir une arme nucléaire, « la bombe atomique de l’Islam », afin d’obtenir la parité avec les Etats-Unis et Israël


3) Son organisation a tenté de se procurer de l’uranium au Niger et en Afrique du Sud, comme l’a révélé l’interrogatoire de certains participants à l’attentat de l’ambassade des Etats-Unis au Kenya. Tentative qui aurait échoué.


4) Selon certaines sources, après cet échec, l’organisation aurait rencontré des membres de la mafia tchétchène en Tchétchénie, et aurait acheté une vingtaine de bombes atomiques « portables », volées dans les arsenaux soviétiques russes en échange de 30 millions de dollars et de 2 tonnes d’opium. La transaction aurait eu lieu début 1998.


5) Fin 1998, dans un entretien accordé à un journaliste américain de la chaîne ABC, Ben Laden a indiqué qu’il possédait des armes nucléaires « à fins de dissuasion », bien qu’il se soit refusé à en indiquer la provenance.


6) Le mode opérationnel d’Al Qaeda, un peu lâche car il s’agit en fait d’une nébuleuse sans contours bien définis, consiste à préparer d’un côté des attentats d’intensité moyenne, mais régulièrement, et des attentats beaucoup plus spectaculaires, sur le long terme. La probabilité qu’un attentat nucléaire frappe une ville d’Occident devient donc non négligeable.


8) Depuis un an et demi environ, circule dans les milieux du renseignement une information, selon laquelle Al Qaeda préparerait un « gros coup », similaire au 11 Septembre, en Europe. Une dépêche de Reuters, datant d’il y a un an environ, reflète les préoccupations des responsables européens à ce sujet : "A Londres, le chef de la police antiterroriste britannique, David Veness et le patron d'Europol Jürgen Storbeck ont tous deux estimé qu'un attentat nucléaire visant l'Europe ne serait plus qu'une question de temps. "Nous parlons d'attaques qui feront de nombreuses victimes. Cela représente une étape que nous pouvons tous anticiper", a indiqué Veness à Londres. "Depuis le 11 septembre, nous devons compter sur une menace de type CBRN (chimique, biologique, radioactive et nucléaire)", a-t-il ajouté. De son côté, le directeur d'Europol a estimé qu'une telle attaque était imminente. "La plupart des experts ne se demandent pas s'il y aura un attentat, mais quand (il aura lieu) et par qui (il sera perpétré)", a-t-il expliqué à Reuters. "C'est une menace pour l'Union européenne, pour (ses) institutions et (ses) citoyens", a précisé Storbeck".